mardi 25 janvier 2011

Népal : Le Gokyo Peak, un belvédère sur l'Everest (épisode 2)

Nul doute que nous nous souviendrons longtemps de cette arrivée à l'aéroport International de Katmandou... Non pour les péripéties douanières ou l'attente vaine de nos bagages voyageurs, mais bien plutôt pour l'accueil qui nous aura été réservé. Budda était là, qui nous attendait en compagnie de Mani, son assistant, et du chauffeur du minibus de luxe dans lequel nous allions bientôt être promenés à travers une bonne partie de la ville pour rejoindre notre hôtel dans le quartier tibétain de Bodnath. A peine sorti de l'aéroport, nous avions déjà un collier tressé d'oeillets fraîchement cueillis autour du cou et de grands sourires dans le coeur ! Pour un népalais, bien sûr, ces petites attentions n'ont rien d'exceptionnel. Elles sont l'attirail ordinaire des devoirs de l'hospitalité. Mais il faut bien admettre que pour nous, qui venons d'un continent où l'étranger, précisément parce qu'il est étranger, n'est pas toujours le bienvenu, cet accueil chaleureux nous fut un baume bienvenu, propre à effacer en un instant toutes les fatigues d'un voyage éprouvant...

Nos bagages officiellement déclarés égarés, il n'y avait donc plus qu'une seule chose à faire : nous rendre aussi vite que possible à l'hôtel et trouver une échoppe où il nous serait loisible d'acheter le nécessaire pour affronter les rigueurs de notre situation : une brosse à dents et un tube de dentifrice.

Budda, bien sûr, ne s'en était pas tenu qu'au collier de fleurs. Le minibus qu'il avait prévu pour notre transfert de l'aéroport à l'hôtel était si propre et si spacieux qu'il eût permis de nous loger si sa fonction ne s'était pas cantonnée à nous conduire ! Nous montâmes donc dans notre carrosse luisant, tels des souverains d'Egypte accueillis en terre étrangère, et en quelques coups de klaxons bien sentis nous commençâmes de parcourir les rues de la capitale. Quel spectacle ! Nous qui venions de Londres, où moins de vingt-quatre heures auparavant, nous baguenaudions au hasard, admirant les fastueuses réalisations architecturales d'une cité toute entière vouée au culte de la réussite et l'auguste silhouette de Tower Bridge enjambant la nonchalante Tamise, nous découvrions ici un autre monde, un autre temps, une autre effervescence...

Une demi-heure plus tard, nous étions au pied du plus grand stuppa de Katmandou et découvrions le cadre enchanteur de l'hôtel que Budda avait réservé pour nos deux premières nuits sur le sol népalais. Nous découvrîmes ainsi nos appartements et eûmes tout le loisir d'imaginer où nous aurions pu poser nos affaires si seulement nous avions pu récupérer nos bagages. La brosse à dents ! Il était déjà tard et il nous fallait impérativement partir en quête de cet ustensile indispensable.

jeudi 6 janvier 2011

Népal : Le Gokyo Peak, un belvédère sur l'Everest (épisode 1)

C'est en revenant d'un premier séjour personnel dans le secteur des Annapurnas que Philippe a décidé, l'année dernière, que 2010 serait pour ARGOS l'occasion d'organiser son premier voyage lointain, dans l'Himalaya, sur les traces d'Alexandra David Neel, d'Herzog et Lachenal et surtout du plus célèbre des petits reporters du vingtième siècle : Tintin...

La rencontre avec Budda, notre guide népalais, aura été déterminante. Ce jeune homme d'une trentaine d'année, toujours souriant et prêt à vous rendre service, est l'artisan de nos séjours sur place. Ne comptez pas sur lui pour ne pas faire ce qu'il vous a promis...

Comme l'occasion était trop belle, nous avons donc été pas moins de trois accompagnateurs en montagne à nous lancer dans l'aventure et proposer ainsi à notre clientèle deux séjours successifs mais différents afin qu'il y en eût pour tous les goûts et tous les niveaux.

Le premier séjour, réservé aux plus aguerris, allait donc nous conduire dans la région de l'Everest vers le Gokyo Peak, ce sommet aux allures bonhommes et nonchalantes mais qui culmine tout de même à 5360 mètres !

Le second, par contre, allait se cantonner à des altitudes plus raisonnables dans le secteur des Annapurnas et concernerait un groupe un peu plus conséquent. Mais cela est une autre histoire...

Nous atterrîmes donc à Katmandou, le 6 novembre 2010, après un voyage assez épique qui nous aura donné l'occasion de visiter Londres (où, à première vue, il semble n'y avoir pas beaucoup de montagne) avant de faire connaissance avec quelques indiens irascibles (un hindou, notamment, qui n'était pas un doux dans toutes les circonstances et particulièrement pas lorsqu'il avait affaire à quelque de ses coreligionnaires d'une caste inférieure)  ou lascifs (Sir, please, we're gonna miss our plane !). Comme nous nous y attendions, nous arrivâmes avant nos bagages. Où étaient-ils fourrés ? Nous ne le sûmes jamais mais ce ne fut là, au bout du compte, qu'une péripétie qui n'eut pas de conséquence sinon qu'elle fut la première occasion de constater l'efficacité redoutable de l'organisation "à la sauce Budda"...